Vous êtes ici

Aquilon teste son traitement respiratoire contre le Covid

La nouvelle piste de traitement contre le coronavirus sera-t-elle wallonne ? Alors que l’on parle beaucoup de vaccins dans la lutte contre cette pandémie, la spin-off liégeoise Aquilon Pharma s’attaque quant à elle à l’accompagnement thérapeutique de la maladie. Interpellée par l’ampleur des conséquences respiratoires des infections à la Covid-19, pendant et après la maladie, Aquilon Pharma lance sur fonds propres, une étude clinique de phase II pour tester sur des patients Covid 19 hospitalisés en détresse respiratoire, l’efficacité de son traitement qui pourrait aussi soigner d’autres maladies respiratoires chroniques, comme l’asthme.  

Issue de l’Université de Liège Aquilon Pharma est spécialisée dans l’amélioration de traitements existants contre l'Asthme et des Maladies Pulmonaires Obstructives Chroniques (BPCO). Elle reformule et améliore des molécules déjà commercialisées et administrées par inhalation. Aquilon Pharma a déjà soumis dans ce cadre 8 brevets de portée mondiale. Le brevet américain a été délivré en juin 2018 par l’USPTO (l’United States Patent and Trademark Office).

Comme le rapporte l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies respiratoires chroniques sont parmi les principales causes de mortalité et de morbidité dans le monde, et leur prévalence continue de croître.
 

Surnommée SIROCCO 1, cette étude clinique randomisée sera menée en collaboration avec l’Université de Liège en double aveugle et contrôlée par placebo. Objectif ? Evaluer l'innocuité et l'efficacité de l’innovation thérapeutique d’Aquilon Pharma dans la prise en charge des symptômes aigus du COVID-19. L'évolution de paramètres pharmacodynamiques, tels que les biomarqueurs inflammatoires et cardiaques, sera également étudiée au cours de l'étude.

Un total de 99 patients adultes hospitalisés avec un test SRAS-CoV-2 RT-PCR positif seront inclus dans l'essai clinique. Le Dr Julien Guiot de l'Université de Liège est le chercheur principal. L'étude sera réalisée au CHU de Liège et un deuxième grand hôpital de la région liégeoise sera sélectionné ensuite. Les patients recevront en inhalation soit deux dosages différents du traitement mis au point par Aquilon Pharma, soit un traitement placebo pendant 28 jours.

« La possibilité de réaliser une telle Etude Clinique de Phase II aujourd’hui démontre déjà », souligne Paul Maes, CEO d’Aquilon Pharma, « la pertinence de la recherche et de l’innovation thérapeutique développée par Aquilon Pharma. C’est là un signe indéniable que la société jouera un rôle important dans le futur et deviendra un acteur pharmaceutique de premier plan dans le traitement des maladies respiratoires graves dans le monde. »

Ce dispositif technologique permet de distribuer la médication directement dans les poumons du patient, là où l'inflammation est la plus importante. Une administration locale qui diminue ainsi le risque d'éventuels effets secondaires. Son action anti-inflammatoire est aussi 3 à 5 fois plus efficace que la médication actuelle ce qui soulage les patients plus rapidement. Ce spray n'utilise pas non plus de gaz propulseur, une alternative plus écologique à ce qui est utilisé jusqu'ici. 

Le projet de recherche Sirocco1 comportera trois volets, à savoir une évaluation thérapeutique des patients Covid 19 admis directement dans les unités de soins intensifs, dans le Département des Soins respiratoires ou ceux rentrés en convalescence à leur domicile.

"On pourra aussi donner cette médication en amont, en prévention de risque de surinfection ou d’exacerbation du Covid. Ce qui veut dire que les patients ne devront plus être hospitalisés", ajoute pour sa part Damien Thiéry à l’Echo, le chief operating officer de la société. "Notre complexe pourrait également être administré à ceux qui auront terminé leur hospitalisation, comme traitement d’entretien". Selon lui, "la cyclodextrine bouleverse complètement la théorie pour les maladies respiratoires. Ce qu’on développe ici, c'est ce que les pneumologues attendent depuis 10 ans."

Les premiers résultats sont attendus pour fin juin. Pour une éventuelle phase III, Aquilon devra rechercher un ou plusieurs partenaires internationaux.

 

Source: Aquilon, RTC Liège et L'Echo